1er aout1914, la déclaration de guerre à Condrieu

Publié le par TCorompt,Maire de Condrieu,conseillère régionale

 

 

 

 

 

 

L’été 14, à Condrieu, comme partout en France, fut un bel été. D’ici, de là, hommes et  femmes vaquaient à leurs occupations. Dans les rues des villages, menuisier, forgeron, maréchal ferrand oeuvraient avec ardeur. On les reconnaissait bien, ces hommes forts qui le matin prenaient soin d’enrouler autour de leur taille, une longue ceinture de flanelle. Dans nos campagnes, la tache était-elle que l’on ne se préoccupait pas trop de l’actualité.

Les francais n’étaient pas très bien informés, on avait entendu dire que l’archiduc François Joseph avait été assassiné, mais il y avait tant à faire que l’on ne prenait pas le temps de lire la presse. Pourtant, les journaux relataient les faits :

-28 07 ; l’Autriche Hongrie déclare la guerre à la Serbie

-29 07 : le gouvernement russe décide de mobiliser, une partie de ces troupes…..

Les journaux  rapportaient, aussi,  les débats de la dernière session parlementaire où il était question de crédits militaires, d’impréparation de la France face à une probable guerre, de mobilisation…..

 

Le 31 07 14, à Condrieu, on prépare la vogue, ce temps de fête est attendu par tous……On pavoise les rues, de nouveaux manèges s’installent, la bonne odeur des brioches chaudes parfument l’air…..

 

Le 1er aout, Les vogueurs, ces jeunes hommes de 2O ans, cocarde au gilet, défilent dans les rues.

On semble avoir oublié les rumeurs, on se rassure, pourtant, le journal du matin a annoncé « l’armée allemande a envahi le Luxembourg ».  On se laisse emporter par la joie de la fête.  Vers 16 heures, ce samedi 1er aout, la première aubade, à peine terminée, on entendit le tambour du village raisonner et le garde champêtre crié : « Avis à la population » , « ordre de mobilisation générale » « déclaration de guerre » « horaires de départ des trains ».

Ce fut la stupeur, l’angoisse, les larmes….A Condrieu, comme dans les villages voisins, le tocsin retendit…..accentuant le désarroi de la population.

Les hommes, paysans, marchands, forains étaient appelés à rejoindre leur centre de mobilisation….Les départs s’échelonnèrent sur plusieurs jours, pendant près d’une semaine. Les mobilisés prenaient le train, ils prenaient le premier qui passait. Peu après, on vit passé les trains bondés de soldats, qui se dirigeaient vers la frontière.

 

Si les directions du haut commandement se sont souvent révélées désastreuses, il faut dire que cette mobilisation fut remarquablement exécutée : équiper et transporter des centaines de milliers d’hommes en quelques jours fut un véritable exploit.

 

Après l’horrible effervescence de la mobilisation, Condrieu et tous les villages de France se retrouvent comme morts. Tous les hommes sont partis…Il n’y a plus de travaux dans les champs, plus de commerce, plus de chevaux, plus de trains, plus de journaux……

Peu de nouvelles arrivent, on apprit qu’il y avait des combats en Alsace, puis on sut que les Allemands envahissaient la Belgique, puis on ne put cacher que le Nord de La France était envahi et que l’armée française était en pleine déroute.

La machine infernale était enclenchée, on comprit que les Hommes, ces hommes que l’on avait vu vivre parmi nous, ne reviendraient pas ….Cette horrible guerre dura plus de 4 ans, quatre longues et douloureuses années,  qui marquèrent à jamais notre pays

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article